Jusqu’au 28 octobre, Francis Noël présente l’exposition « PAROLE DE PAPIER » rassemblant le duo Stéphane Moscato & Joachim Romain, et l’artiste invitée Madame. Stéphane Moscato, Marseillais de 37 ans, récupère des fragments d’affiches de la rue, qu’il maroufle sur toile, puis travaille au pochoir pour en faire des oeuvres uniques. Il arpente inlassablement les rues et décolle des pans entiers d’affiches pour les maroufler ensuite sur toile dans son atelier. Un dialogue créatif s’amorce alors avec le support quand surgit au hasard, un mot, une partie de visage ou une couleur. L’artiste travaille au pochoir et nie le caractère reproductible de la technique en composant des oeuvres uniques (jamais reproduites) et polysémiques, se laissant guider par le sens qui se dégage de ces fragments de rue. Fortement inspiré par la culture punk rock, il propose aussi un engagement social et politique, perceptible en filigrane dans son travail. Un équilibre intéressant avec la façon dont il se réapproprie la mythologie classique dans une nouvelle narration.

Joachim Romain, Parisien de 44 ans, c’est à partir d’affiches publicitaires qu’il conçoit des portraits via lesquels il questionne le cycle de vie de l’affiche. C’est surtout un artiste aux multiples facettes. Photographe et plasticien, il place le portrait lacéré et l’usure du temps au centre de son travail. L’artiste s’inspire et s’imprègne de tout ce qui l’entoure depuis son plus jeune âge. Né au Havre, ville portuaire où règne l’odeur salée de la rouille et de l’usure, il développe très tôt sa sensibilité artistique au contact des oeuvres tant classiques que contemporaines qui parsemaient la maison familiale. Son père, photographe, lui offre son premier appareil photo pour ses 15 ans. Il entre ainsi dans le milieu de la création. Le graffiti arrivera dans sa vie un peu plus tard, lorsqu’à l’âge de 18 ans il débarque à Paris et devient assistant maquettiste et photographique. Son parcours professionnel l’aura fortement influencé. Il tire sans nul doute son amour pour le papier de son expérience dans les imprimeries. Son goût pour la typographie, quant à lui, il le doit au milieu de la publicité. Les affiches publicitaires prennent alors place tout naturellement dans son univers artistique au même titre que la photographie. Dans la lignée du Pop Art, de Mimmo Rotella ou de Jacques Villeglé, Joachim Romain modifie ce que l’on connait en quelque chose que l’on redécouvre et observe. Une idée prédomine : l’usure. Au même titre qu’un antiquaire s’émerveille devant le
passage du temps sur l’art, Joachim l’accélère et le sublime. Ses divers travaux sur la rouille sont un exemple précis de son amour pour l’érosion, la vétusté et l’altération. Il court vers le futur, et considère les marques du temps comme un ennoblissement. Dans notre société de surconsommation pressante, l’usure rime avec
destruction et ordure, or Joachim cherche à démontrer qu’il existe plusieurs nuances dans ce processus de vieillissement. Tel un restaurateur d’oeuvres d’art, il déplace l’utilité de l’objet en le rendant oeuvre à contempler.

Madame, Parisienne de 35 ans, travaille et retravaille, depuis maintenant 4 ans, de Madame, parisienne de 35 ans, travaille et retravaille de vieux documents et
vieilles photographies du siècle dernier pour en refaire de nouvelles images, plus contemporaines. Ces visuels originaux ont pour particularité d’être toujours articulés de la manière suivante : une image et une punch line qui dialoguent sans pour autant s’illustrer l’un l’autre. Une fois ces collages petits formats finalisés, ils sont scannés pour être imprimés en très grand format et apposés dans la rue, afin d’offrir aux passants une porte ouverte vers un imaginaire décalé et ludique. Il s’agit ici de proposer au « spectateur » une image à interprétation multiple, une porte ouverte vers un ailleurs.

 

Galerie Francis Noël – Espace 75
Rue du Plan Incliné, 75
4000 Liège (Guillemins GARE)
T +32 (0)475 89 14 08
Du jeudi au samedi
de 12h00 à 18h00 ou sur RDV
galeriefrancisnoel@skynet.be

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