Popsima, c’est Arnaud Arseni, auteur, compositeur et interprète, fan d’électro nordique, de musiques alternatives et de sonorités planantes, et Ludovic Cutaia, compositeur, arrangeur, percussionniste, passionné de musique pop au sens large.

Tous deux passionnés de musique depuis leur plus jeune âge, Ludovic est aujourd’hui prof de percussion en académie, et a son propre studio d’enregistrement qu’il développe depuis maintenant 10 ans. Arnaud quant à lui, souhaite depuis toujours vivre de la musique, même si cela reste pour lui en premier lieu une réelle passion, qu’il n’est pas prêt d’abandonner ! Fort de leur détermination, et de l’envie de partager leurs propres compositions, ils ont créé le groupe Popsima, dans lequel ils sont tous deux parfaitement épanouis. 

Arnaud Arseni et Ludovic Cutaia, « Popsima ».

Voici leur interview exclusive pour le Mag Liège! 

Que signifie le nom POPSIMA? 

POP est une abréviation de populaire qui peut faire référence à Musique Pop et SIMA est une sorte d’hydromel bue principalement en Scandinavie, à la fête organisée pour chasser l’hiver et ses journées sombres. 

Depuis quand faites-vous de la musique ? 

Ludovic : Depuis toujours… Enfant, je tapais sur des fûts de poudre à lessiver puis je suis rentré à l’académie dès que j’ai pu (à 7 ans). 

Arnaud : J’ai toujours écouté beaucoup de musique mais j’ai découvert que j’aimais chanter vers 14 ou 15 ans quand mes goûts musicaux ont commencé à se préciser.  

  

Est-ce une passion, un passe-temps, ou plus professionnel ? 

L : Je vis de la musique. Je suis prof de percussion en académie, j’ai un studio d’enregistrement et j’ai Popsima! 

A : C’est une passion avant tout. Que j’en vive un jour ou pas, je ne pourrai jamais arrêter de faire de la musique, désolé pour ceux qui en ont marre de m’entendre, vous voilà prévenus.  

  

Combien de temps passez-vous à répéter, composer ? 

L : Ça ne se mesure pas vraiment, c’est très aléatoire. Mais je fais de la musique toute la journée.  

A : Je peux passer une semaine sur la composition d’un morceau comme je peux y passer… des mois. Le laisser dormir un peu dans un tiroir (enfin, dans un dossier sur mon ordinateur), puis reprendre le travail avec des idées plus claires. C’est complètement aléatoire. Pour les textes, c’est plus compliqué… Parfois les mots s’alignent assez rapidement, parfois pas… Parfois l’inspiration vient toute seule, parfois il faut aller la chercher. C’est comme faire des étirements… ça s’entretient. 

  

Jouez-vous d’un instrument ?  

L : Je suis donc percussionniste mais je pianote un tout petit peu… J’aime triturer les synthés ! 

A : Je joue de la voix !  Je joue aussi un peu de piano mais je chante principalement. 

  

Comment a démarré votre groupe ? 

L : J’ai bossé un peu plus de 10 ans pour développer le studio et après toutes ces années à m’occuper de projets de clients, il est arrivé un moment où j’avais envie de refaire de la musique pour moi. J’ai donc commencé à bosser sur des titres à moi… Mais je ne sais pas chanter, donc je me suis mis à la recherche d’un chanteur et j’ai tout de suite pensé à Arnaud que j’avais rencontré lors d’un concours de chant que j’organisais quelques années plus tôt. La première fois que je l’avais entendu, je l’avais placé gagnant (même s’il n’a finalement pas gagné cette année-là). 

A : Voilà, j’ai dû m’y reprendre à 3 fois pour gagner ce concours mais c’est comme ça que nous nous sommes rencontrés ! 

  

Quand avez-vous décidés de tenter de devenir plus professionnel, et pourquoi ? 

L : Depuis que j’ai 8 ans, je veux être prof de percussion… Plus tard vers 16 ans s’est développé l’envie de faire du « studio ». 

A : Dès le début du processus on a essayé d’obtenir un résultat professionnel… je veux dire, dès le début l’ambition était présente. Je n’aurai pas pu m’investir autant si c’était juste pour jouer le dimanche dans mon garage. Je n’ai plus 15 ans .

  

 L’appellation artiste vous convient-elle ? 

L : Oui. 

A : Je n’ai aucun problème avec ce mot. Je ne lui trouve rien de prétentieux.  

  

Vivez-vous de votre musique ? Bien ou mal ? avez-vous un autre métier? 

L : Oui je vis de la musique en cumulant 3 « boulots » musicaux.  

A : Pas encore non, j’ai un autre job à côté. Je travaille pour Arc-en-Ciel Wallonie, la fédération wallonne des associations LGBTI. 

  

Espérez-vous un jour vivre de votre passion pour la musique ? 

A : Ludo y arrive en cumulant 3 activités. Je me rends bien compte que c’est loin d’être évident. Vous dire que je ne l’espère pas, ce serait vous mentir.  

  

Qu’est-ce qui est le plus gratifiant dans votre pratique de la musique ? 

L : Ce qui est gratifiant, c’est le savoir que je peux transmettre à mes élèves ou mes stagiaires, le fait que notre musique soit aimée et appréciée par d’autres personnes.  

A : Oui, c’est ça, ce qui est incroyable c’est quand quelqu’un est véritablement touché par un de nos morceaux. C’est un drôle de sentiment car c’est quelque chose de très intime et en même temps c’est fait pour être partagé. C’est paradoxal mais c’est gratifiant. 

Et le plus difficile, ou décevant ? 

L : Le plus difficile est de mettre en avant notre musique, de sortir du lot… pour que justement notre musique puisse être découverte par un maximum de personnes ! 

A : Pour moi le plus difficile reste de continuer à avoir le luxe de faire la musique que l’on veut faire. Si on tenait compte de tous les « conseils » que l’on entend, on aurait changé de nom, changé de langue, changé de style musical ou de façon de chanter…. Et j’en passe.  

  

Où êtes-vous sur le chemin qui va de la composition à la production de disque ou la scène ? 

L : on a déjà sorti 2 albums et créé 2 spectacles qui en découlent. On espère pouvoir tourner avec ce 2ème set et se mettre à écrire d’autres titres.  

  

Composez-vous vos propres musiques ? 

L : Oui, principalement. C’est l’une des choses qui me plait le plus dans le processus. 

A : On fait quelques reprises, mais ça reste rare. Sur notre dernier album il y a une cover de Zazie, qui est une artiste qu’on adore tous les deux… Actuellement on prépare une reprise d’un groupe libanais qui s’appelle Mashrou Leila, mais pour le reste, ce sont essentiellement des compositions, oui. 

  

Quel est votre rêve d’artiste ? 

L : Pouvoir continuer à créer notre musique le plus longtemps possible et qu’elle plaise. 

A : Pouvoir me réveiller à 18h, déjeuner au whisky puis aller chanter toute la nuit. Je plaisante. J’espère sincèrement pouvoir continuer à proposer d’autres albums avec ce projet car il me tient très à coeur. 

  

Qu’est-ce qui le rend difficile à réaliser ? 

L : Les budgets qu’il faut pour continuer de bosser avec des gens du métier qui nous font grandir. 

A : Mmmm oui, c’est ça. Faire de la musique en fait, ça coûte de l’argent.  

  

Quelle reconnaissance attendez-vous ? 

L : Aucune. Juste que notre musique puisse écoutée. 

A : On reçoit énormément de merveilleux compliments depuis la sortie de notre dernier album et sincèrement, ça le fait. 

  

Ou vous voyez vous dans 10 ans par rapport à la musique ? 

L : Tout ça ne dépend pas que de nous. Ce serait moi, j’espère continuer à pouvoir écrire des albums et créer des concerts ! 

A : Joker, désolé, me projeter dans le futur, ça m’angoisse. J’ai horreur de ça. J’ai bien droit à un joker, non ? Promis ce sera le seul.  

  

Vous sentez-vous isolé, ou pensez-vous qu’il existe suffisamment de structures pour vous permettre de réussir ? 

L : Nous sommes assez soutenus, notamment par nos collaborateurs, mais c’est vrai qu’il nous manque parfois l’une ou l’autre personne. 

A : Oui, on travaille avec des gens supers. Mais, de manière générale, allumez la radio, des artistes belges diffusés, il n’y en a pas des masses, alors qu’il y en a énormément qui font de la (très bonne) musique. 

  

Quels ont étés vos inspirations musicales avant et aujourd’hui ont elles changées ? 

L : Oula, elles sont très variées… Je viens du Rock et de la variété… Petit et ado, j’étais fan de Genesis… Radiohead et Daft Punk m’ont fait m’intéresser à la musique électro. Et donc aujourd’hui, je peux très bien écouter Foo Fighters, Christophe Willem, Julien Doré, Zazie, Owlle, Bruno Mars, Justin Timberlake, ou un vieil album de Genesis. 

A : Mon premier crush musical c’est Kate Bush quand j’étais gosse. Au début des années 90 j’écoutais Tori Amos et Bjork en boucle. J’étais énormément d’artistes scandinaves, (Kate Boy, Fever Ray, The Knife, Iamamiwhoami, Robyn, Royksopp,…) ils produisent une pop-électro à la fois grave et légère qui m’emballe beaucoup. En français, il y a Zazie, c’est évidemment notre plus grande influence commune. 

  

quel est votre artiste, chanson favorite. 

L : J’écoute tellement de choses différentes. Je n’en ai pas vraiment même si j’ai des artistes que je suis de près. 

A : Ah…. J’avais promis… mais tant pis… JOKER numéro 2, y en aurait trop… mais vraiment trop… bon je vais essayer de développer mais je vais m’autoriser un détour. Il m’est vraiment impossible de choisir entre IIEEE de Tori Amos, This Woman’s Work de Kate Bush et Teardrop de Massive Attack. 3 chansons préférées, ça va ? 🙂  

  

Qu’aimeriez-vous faire passer aux gens avec votre musique ? 

L : Beaucoup de divertissement et un peu de réflexion. 

A : L’idée qu’on puisse danser sur mes questionnements existentiels… ça me fait marrer. 

  

Ou avez-vous déjà joué ? et ou pourrons nous vous entendre durant les mois qui viennent? 

L : On a joué aux FrancoFolies de Spa, au Belzik, au Fêtes de Wallonie, à Fiesta City, … Nous avons quelques options en négociation pour les mois qui suivent. On espère que l’agenda va se remplir pour rejouer notre nouveau spectacle  

« Hors Format » le nouvel album de Popsima.

A : L’album « Hors Format » est sorti il y a quelques semaines donc on espère pouvoir le défendre un peu partout. On a récemment lancé un concept de « Concert chez toi ». On propose aux gens de venir jouer dans leur salon, on s’occupe de la sono, on s’occupe de tout en fait. On va faire ça cet été, il faut juste que les gens réservent leur concert avant juin pour qu’on puisse s’organiser. A l’heure où j’écris ces lignes, je pense que la promotion du concept est déjà lancée. 

  

Y’a t’il quelque chose que vous aimeriez changer dans le milieu de la musique en général, dans votre carrière ? 

L : Non, je referai tout pareil…  

A : En ce qui concerne notre projet, je ne changerais rien. D’un point de vue plus global, j’aimerais que les artistes belges soient plus soutenus par les médias nationaux. 

  

définissez la musique en 3 mots. 

L : Pop – Electro – Française 

A : Pas mieux  

N’hésitez pas à les suivre pour vous tenir informé de leurs dernières nouveautés et découvrir leur album « Hors Format ». 

Arnaud Arseni et Ludovic Cutaia, « Popsima ».

Facebook : Popsima 

Rédactrice: Emmanuelle Defechereux

 

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