Adriana Lecouvreur : le chef-d’œuvre de Cilea de retour à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège

 

Visite Royale de Wallonie

 

Adriana Lecouvreur, chef-d’œuvre du compositeur vériste Francesco Cilea, n’a plus été représenté à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège depuis 1990. Sous la baguette de Christopher Franklin, cette nouvelle production mise en scène par Arnaud Bernard nous emmènera dans les coulisses de la Comédie-Française, pour un hommage à l’artiste que fut Adrienne Lecouvreur, mais également au monde du théâtre dans son ensemble.

 

Le rôle d’Adriana sera interprété par les sopranos Elena Moşuc (11-18/04) et Carolina López Moreno (20-22/04) tandis que Luciano Ganci incarnera Maurizio, aux côtés de Mario Cassi (Michonnet), Anna Maria Chiuri (La principessa di Bouillon), Mattia Denti (Il principe di Bouillon), Pierre Derhet (L’abate di Chazeuil), Luca Dall’Amico (Quinault), Alexander Marev (Poisson), Hanne Roos (Madamigella Jouvenot) et Lotte Verstaen (Madamigella Dangeville).

 

Communiqué de Presse :

Adriana Lecouvreur
Francesco Cilea
11>22.04
Livret d’Arturo Colautti, d’après
Eugène Scribe et Ernest Legouvé

 

Dernière représentation à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège
1990

 

Création
Milan, Teatro Lirico, 6 novembre 1902

 

Nouvelle production
Opéra Royal de Wallonie-Liège

 

Langue
Italien

 

Durée
3h10

 

Surtitres
FR, NL, DE, EN

 

Tarifs
Normal → de 10 € à 87 € TTC
Jeunes (-26 ans) → de 2 € à 20 € TTC
(26-32 ans) → de 4 € à 40 € TTC

 

Direction musicale
Christopher Franklin

Mise en scène
Arnaud Bernard

Décors
Arnaud Bernard,
Virgile Koering

Costumes
Carla Ricotti

Chorégraphie
Gianni Santucci

Lumières
Patrick Méeüs

 

Adriana
Elena Moşuc (11, 14, 16,
18/04)
Carolina López Moreno (20,
22/04)

Maurizio
Luciano Ganci

Michonnet
Mario Cassi

La principessa di Bouillon
Anna Maria Chiuri

Il principe di Bouillon
Mattia Denti

 

L’abate di Chazeuil
Pierre Derhet

Quinault
Luca Dall’Amico

Poisson
Alexander Marev

Madamigella Jouvenot
Hanne Roos

Madamigella Dangeville
Lotte Verstaen

 

Orchestre, Chœurs
et Techniciens

Opéra Royal de
Wallonie-Liège

Chef des Chœurs
Denis Segond

Konzertmeister
Jean-Gabriel Raelet

Chefs de chant
Enrico Cicconofri
Lorenzo

 

Adrienne, nous sommes de pauvres
gens, laissons les grands s’amuser…

 

Chef-d’œuvre du compositeur Francesco Cilea, Adriana Lecouvreur sera dès sa création à Milan en 1902 interprété par les plus grandes personnalités du monde lyrique. D’une pièce d’Eugène Scribe inspirée de l’historique rivalité entre la comédienne Adrienne Lecouvreur et la Duchesse de Bouillon, Cilea tirera une œuvre poignante, dont l’orchestration délicate constitue un écrin dans lequel les voix font éclore le drame.

 

Pour Arnaud Bernard, mettre en scène Adriana Lecouvreur est un projet mûri de longue date. Tant l’histoire hautement romanesque du destin tragique de que la subtilité de la musique de Cilea, tour à tour virevoltante ou pittoresque, gonflée d’émotion et amplement lyrique, le poursuivent et l’inspirent.

 

Pour cette production dont il signe également les décors en collaboration avec Virgile Koering,
Arnaud Bernard situe l’action au cœur de la Comédie-Française au début du XXe siècle, rendant ainsi un hommage appuyé au monde du théâtre, magnifié par les costumes de Carla Ricotti, la chorégraphie de Gianni Santucci et les lumières de Patrick Méeüs.

 

Adriana Lecouvreur n’a plus été représenté sur la scène de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège depuis mars 1990 : pour cette véritable redécouverte du chef-d’œuvre de Cilea, nous accueillerons le chef d’orchestre américain Christopher Franklin, qui dirigera l’œuvre pour la première fois. Le Maestro a abordé l’œuvre de Cilea avec, en 2000, la première production moderne de son opéra de jeunesse Gina. À cette occasion, la Casa Musicale Sonzogno, éditrice de l’œuvre de Cilea, lui avait remis la partition complète d’Adriana Lecouvreur : notre production sera pour lui l’occasion de livrer sa vision
longuement mûrie de l’œuvre.

 

Dans l’imposant rôle d’Adriana, deux interprètes se partageront les représentations : Elena Moşuc, interprète reconnue des grands rôles du répertoire, et Carolina López Moreno, l’une des révélations de ces dernières années. À leurs côtés, le ténor Luciano Ganci, déjà apprécié sur notre scène dans Alzira en novembre 2022, incarnera Maurizio, un rôle qu’il a déjà interprété à plusieurs reprises.
La distribution sera complétée par Mario Cassi (Michonnet), Anna Maria Chiuri (La principessa di Bouillon), Mattia Denti (Il principe di Bouillon), Pierre Derhet (L’abate di Chazeuil), Luca Dall’Amico (Quinault), Alexander Marev (Poisson), Hanne Roos (Madamigella Jouvenot) et Lotte Verstaen (Madamigella Dangeville)

 

Note de mise en scène

 

Au Panthéon des grandes tra gédiennes du théâtre français, au côté d’une Rachel ou d’une Sarah Bernhardt, se trouve Adrienne Lecouvreur.

 

Mettre en scène la Adriana Lecouvreur de Cilea était depuis toujours une priorité personnelle pour moi. Au-delà du sujet flamboyant, celui d’une immense tragédienne mourant en respirant un bouquet de violettes, cette musique dont la vérité emprunte des voies bien plus subtiles que celles suivies par le vérisme me touchait profondément. Le souffle de cette histoire servie par une musique tour à tour virevoltante et pittoresque, gonflée d’émotion et amplement lyrique me poursuivait sans
cesse.

 

À l’occasion de cette nouvelle production, je me suis d’abord replongé dans le livret de Colautti. À force de le relire, m’apparut une chose fort simple que je n’avais pas perçue auparavant : au-delà des qualités de comédienne qu’on lui reconnaît, de sa force d’âme, de son aura, sa présence magnifique et bien entendu de son talent, l’originalité d’Adrienne est qu’elle restait une femme simple et honnête. C’est une star, et c’est un ange. Dans ce genre improbable qu’est l’opéra, où rien n’est comme dans la réalité, où tout n’est que convention, il est parfois des moments miraculeux qui font croire que l’on touche alors au sommet du théâtre. Ce miracle vient de cette double qualité d’Adrienne, qui d’ailleurs en mourra.

 

De la véritable Adrienne, celle qui a réellement vécu, nous ne savons pas grand-chose d’autre que ce que nous livrent quelques écrits, dont quelques vers de son ami et admirateur Voltaire. Il est difficile d’analyser son talent d’après des traditions de théâtre qui ne s’accordent pas bien entre elles. Il semble, néanmoins, que cette actrice joignait à une profonde intelligence beaucoup d’âme et de vérité. Son talent passera à la postérité pour avoir innové en renonçant à la diction chantante traditionnelle dans la tragédie et en adoptant une déclamation jugée simple, noble et naturelle.
L’honnêteté et la simplicité au théâtre : des qualités bien rares, même chez les plus grands.
Suivant l’instinct de ses origines modestes de fille de blanchisseuse et de chapelier, Adrienne semble donc avoir cherché la simplicité, la vérité et refusé l’artifice. Cela se remarque, dit-on, dans son jeu et jusque dans sa mise, l’actrice refusant la pompe de certains costumes de scène : un comble pour une actrice ! On la dit aimée de son public car désintéressée justement, en raison de sa simplicité.

 

Cette simplicité, cette honnêteté, se retrouvent aussi dans l’histoire de sa vie et de ses amours.

Collectionneuse d’amants, elle entretint une liaison amoureuse avec le Maréchal de Saxe. La légende veut que cette liaison lui fut fatale, et qu’elle mourut empoisonnée par la Duchesse de Bouillon, sa rivale. Histoire trop complexe pour une femme simplement aimante éperdument amoureuse d’un coureur de jupon, mais beau sujet de drame repris par Scribe et Sarah Bernhardt. C’est un drame de l’honnêteté, cette honnêteté qui fera d’Adrienne Lecouvreur le symbole même de la femme passionnée, souffrante et trahie.

 

Le 20 mars 1730, jour de la mort d’Adrienne, son ami Voltaire demandera une autopsie de sa dépouille. Les résultats n’en seront guère concluants, entretenant une légende qui ne demandait qu’à lui survivre. Ce soir-là, la Comédie-Française fit relâche et les affiches encadrées de noir placardées pour annoncer la mort de la comédienne chérie des Parisiens suscitèrent une très vive émotion. Les comédiens étant frappés d’excommunication (ce sera le cas jusqu’en 1849), l’Église lui refusa un enterrement chrétien. Elle fut donc enterrée à la sauvette par des amis dans un marais insalubre près de la Seine, ce qui inspirera à Voltaire ces vers indignés :

 

Et dans un champ profane on jette à l’aventure
De ce corps si chéri les restes immortels !
Dieux ! Pourquoi mon pays n’est-il plus la patrie
Et de la gloire et des talents ?

 

De la légende à la postérité il y a peu, et de la postérité au personnage de théâtre encore moins. La véritable Adrienne, enterrée dans une fosse commune, pauvre parmi les pauvres, était retournée à sa vraie place sans doute, celle des gens de peu.

 

Dans l’opéra, Michonnet, son ami, son vrai père, le seul être qui l’aime d’un amour vrai, la met en garde : Adrienne, nous sommes de pauvres gens, laissons les grands s’amuser, nous n’avons rien à y gagner…

 

Voilà : raconter l’histoire d’Adrienne Lecouvreur, artiste comblée et adulée, c’est raconter l’histoire d’une femme simple et d’une artiste honnête. C’est raconter cette histoire des gens de théâtre, de cette famille complexe, fascinante et toujours touchante, c’est finalement nous raconter nousmêmes dans nos fragilités, dans nos illusions, dans cette quête d’un absolu que l’on n’atteint jamais et que l’on recherche toujours.

 

Pour cette production, sortir du « réalisme » et renforcer l’illusion théâtrale fut le premier de mes choix. D’abord en réduisant l’écart entre action et représentation en appliquant d’abord la règle des trois unités chère à la tragédie classique : unité d’action, unité de temps, unité de lieu. Ainsi, faire de cet opéra un parcours dans la Comédie-Française, de la fièvre des coulisses à la solitude des loges des comédiens, du foyer des artistes aux locaux enfumés des machinistes, m’est apparu comme une évidence. C’est faire graviter cette histoire autour du peuple des gens de théâtre, de ces pauvres gens comme les appelle lui-même Michonnet, et faire venir «les grands» à eux-mêmes. Et puis, ce spectacle est une sorte d’hommage. Hommage d’abord à Adrienne, honnête fille du peuple qui devint une étoile grâce aux planches de ce théâtre, enthousiasmant Voltaire par la grâce de son talent avant de brûler dans la chaux-vive. Hommage ensuite à notre métier, ses sacrifices, ses artifices, ses joies
et ses douleurs.

 

Le choix de substituer un réalisme à un autre, de jouer des ambiguïtés acteur/personnage, réalité/décor, fiction/réel, est finalement la définition même du théâtre. Choix fort et signifiant, cette mise en abyme, celle des sentiments les plus simples, celle qui cristallise la passion d’Adrienne pour Maurice, l’amour, la jalousie, la trahison, c’est le signe du théâtre, de sa fraternité et de son destin, qui nous révélera toujours la merveilleuse complexité de la vie.

 

Et nous retournerons à notre réalité peut-être un peu plus émerveillés et remplis des beautés fragiles et brèves qu’il nous a été permis de contempler.
Arnaud Bernard, mars 2023

 

Ce Communiqué vous est proposé par

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