De nombreuses œuvres de Richard Heintz sont conservées dans les collections privées et dans les musées liégeois. Après des études à l’Athénée de Liège, Richard Heintz passe une année à l’Académie de Gand (1886), et cinq à celle de Liège (1887-1892), où il découvre surtout la campagne qu’il représente de façon non classique et non académique. Il remarque plus particulièrement le village de Sy qui le subjugue totalement. A la mort de son père, il quitte l’Académie, forcé de gagner sa vie. Néanmoins, il poursuit son art. Ses peintures réalisées sur le vif, en extérieur, sont saisissantes. Il commence véritablement à exposer et à être remarqué en 1897. Six années plus tard, l’Etat lui commande un grand panneau, Panorama de la Ville de Liège pour décorer le Pavillon belge à l’Exposition universelle de Saint-Louis (USA). En 1905, à l’occasion de l’Exposition universelle de Liège, deux oeuvres de Heintz sont à nouveau à l’honneur (notamment La Roche noire). Quelques semaines plus tard, lauréat de la Fondation Darchis, il part pour l’Italie, qu’il sillonne durant six années. Il préfère la montagne aux villes; sa vision s’élargit.

C’est néanmoins avec beaucoup de plaisir qu’il retrouve Sy où il s’installe. Le voyage en Italie (1906-1912) est terminé, Heintz l’Ardennais est de retour. Ses expositions se multiplient. Il fréquente les artistes de son temps, Albert Raty, Auguste Mambour, Auguste Donnay. Bien que ne disposant pas de chaire académique, il est considéré comme un maître à peindre, animateur de la vie artistique et, de son vivant déjà, nombreux sont ses disciples malgré son tempérament de solitaire. La mort le frappe en pleine notoriété, à l’âge de 57 ans, à l’endroit même où, la veille, il avait achevé son dernier paysage d’Ardenne.

Heintz se distingue par sa fougue, sa façon de peindre, sans préparation apparente, à même la toile, dédaigneux de la composition, de la forme des choses, du dessin. Il dispose de la faculté de faire apparaître de ce qui semble à première vue, un véritable chaos, des fragments de nature très suggestifs, très vivants, d’un coloris peu banal, parfois très beau (Gazette de Liège, 25.04.1914).

Peintre de l’Italie mais surtout de la Wallonie et en particulier de l’Ardenne, Richard Heintz a annexé l’Ardenne au domaine plastique. Il a découvert ses possibilités picturales, il a créé ses poncifs, son « bleu », lointain, écho de ceux de Patinier, son vrai visage que nul après lui ne pourra ignorer. Il est considéré comme impressionniste par sa recherche de la sensation du moment. Il se distingue cependant des impressionnistes français par sa technique plus large et sa palette plus grasse et souvent plus sombre, ses bleus profonds notamment.

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