L’exposition « Portraits du XXe siècle » au Château de Waroux, à découvrir du 28 octobre 2017 au 29 avril 2018, s’intéresse à ce thème, cher aux artistes, qui traversa les siècles. Dans l’histoire de l’art, le portrait existe depuis l’Antiquité. Pline l’Ancien évoque sa naissance légendaire dans ses « Histoires naturelles ». Durant des siècles, le portrait permet de transmettre l’image d’une personne aux générations futures. A une époque, il permet d’asseoir la position sociale d’un personnage. C’est aussi un outil de propagande : les souverains envoyaient leurs portraits dans les provinces, ce qui contribuait à rappeler leur autorité. Le portrait permet de compenser l’absence et l’éloignement ; lors de leurs fiançailles, les princes et princesses, futurs époux, faisaient souvent connaissance par l’intermédiaire d’un portrait.

Nous vivons derrière un visage et pourtant il en dit beaucoup à celui qui sait l’observer. Sans cette indiscrétion, la fabrique sociale serait moindre. On craint toujours l’intrus levant un voile de notre intimité à la commissure de nos lèvres, ou soupçonnant un trait de caractère qui s’échappe après une mimique involontaire. Les rides cartographient aussi l’outrage du temps sur le visage. Le géographe saura l’exploiter. Le visage est une terre qui ne nous appartient pas totalement. Le regard d’autrui est capable de l’envahir. Il reste cependant des territoires de l’âme inviolés, peut-être parce que nous ne les connaissons pas nous-mêmes, ou parce que nous nous refusons à sonder de telles profondeurs intimes. Celles-ci restent alors inaccessibles au corps ; la chair, le visage, ne peuvent s’en faire le témoin.

L’exposition s’intéresse d’abord aux portraits réalisés à la fin du XIXe siècle par des artistes comme Gauguin, Degas ou Toulouse-Lautrec. Le genre du portrait devient un moyen d’exprimer une vision du monde et de la société. Le début du XXème siècle est marqué par la naissance de l’abstraction avec Kandinsky en 1910. La notion de figuration, de ressemblance, d’expression d’un sujet extérieur disparaît au profit de ce qui anime l’artiste, de l’expression de ses sentiments. De plus, les premiers artistes abstraits tentent d’exprimer leur spiritualité, de transcrire la musique ou ce qu’ils ressentent par des lignes et des couleurs. Durant tout le XXe siècle, le portrait devient donc essentiellement une manière d’exprimer autre chose, puisque la fonction de reproduction exacte de la physionomie du modèle est attribuée à la photographie.

Avec les travaux de Picasso, Gris, Matisse, Van Dongen, l’exposition permet de découvrir que les fauves et les cubistes vont continuer dans la voie ouverte par leurs prédécesseurs. L’exposition examinera aussi l’évolution du portrait dans le mouvement surréaliste, durant lequel le portrait importe moins que le tableau lui-même. Avec l’apparition de la société de consommation, l’art du portrait connait une nouvelle évolution au travers des artistes du mouvement Pop Art. Le parcours s’intéresse logiquement à la personnalité d’Andy Warhol. Figure majeure du pop art, il est surtout connu pour ses portraits en série : Liz Taylor, Marylin Monroe, Mao Zedong… Un travail qui témoigne d’une volonté d’abolir la mort en transformant les simples mortels en icônes. Warhol est fasciné par le visage. L’exposition se termine par le traitement du portrait dans les travaux particuliers de Francis Bacon entre expressionnisme et déstructuration, ou Antonio Nunziante, entre métaphysique, symbolisme et introspection.

Infos pratiques
28/10/2017 au 29/04/2018
Œuvres de Gauguin, Degas, Toulouse-Lautrec, Matisse, Picasso, Giacometti, Warhol, Bacon, Nunziante…
Exposition accessible du mardi au dimanche : 14 à 18 h.
Fermé le lundi, les 24, 25 et 31 décembre 2017 et le 1er janvier 2018
TARIFS – Adultes : 8 € – + 60 ans, étudiants et groupe sur réservation : 7 € – Enfants (jusqu’à 12 ans) : 4 € – Famille (2 adultes, 2 enfants) : 20 € – Groupe scolaire : 2 € – Possibilité de visites guidées

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